sábado, 15 de noviembre de 2014

Salah Stétié, 'Canción del mes de agosto'



CHANSON DU MOIS D’AOÛT


Tammouz à l’horizon meurt,
son sang bu par le crépuscule
en nocturne caverne. L’obscur
est civière d’ambulance noire.
Nuit qu’on dirait troupeau de femmes :
le kohl et les vêtures noires.
La nuit est tente.
La nuit est un jour en impasse.

J’ai appelé des enfants la noire nourrice :
voici que la nuit vient, Morjâne,
allume la lampe, et quoi donc ? J’ai faim.
Et … quoi encore ? N’est-il un air ?
Cette radio, qu’est-ce qu’elle ressasse ?
A Londres, c’est musique de jazz, ô Morjâne,
allons vers elle, je suis joyeuse,
le jazz est pour le sang cadence.


 


CANCIÓN DEL MES DE AGOSTO


Tamuz en el horizonte muere,
cuando el alba bebe su sangre
en cueva nocturna. La oscuridad
como camilla de ambulancia negra.
Noche cual rebaño de mujeres:
kohl y prendas negras.
La noche como dosel.
La noche como día en punto muerto.

He buscado de los niños la negra nodriza:
ya llega la noche, Morjâne,
enciende la luz, ¿qué pasa? Tengo hambre.
¿Y ahora qué? ¿No es el viento?
¿Con qué martillea la radio?
En Londres, es música jazz, ay, Morjâne,
vamos a por ella, estoy contenta,
el jazz es para la sangre cadencia.



De Poèmes de Djaykoûr (1983)
Traducido en marzo de 2014

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